Raphaël Barontini
Raphaël Barontini is a French visual artist whose creations, from his LVMH Métiers d’Art residency, were exhibited at the Studio des Acacias in 2021 during his solo show “SOUKHOS”. A graduate of the Beaux-Arts in Paris and the Hunter College of Art in New York, he revisits the history of Western art by crossing cultures and always putting people at the center of his work.
Biography
With a very free, uncomplicated and positive approach, Raphaël associates and juxtaposes History, Cultures and Humanity according to his own narration.
Through his creations, he revisits the history of Western art by crossing cultures and by always putting the human being at the center: figure or actor. His works represent historical or fictitious subjects from Africa and the Caribbean, aiming to highlight stories that are under-represented in the history of art. Existing iconographic references are mixed with fictitious elements, to question history, complicate it and readjust it.
The artist is inspired by the "creolization" and the philosophy of the French Caribbean thinkers. This term is associated with intellectuals and writers such as Édouard Glissant and Aimé Césaire and can be defined as a process of cultural crossbreeding, using images or figures taken from different contexts. A central theme in his work is postcolonial issues and critiques, where his approach invites the exploration of new imaginaries and narratives rich in a plural history.
His work has been exhibited in galleries and museums around the world.
Video
Texts
"Le fabuleux carnaval de l'artiste Raphaël Barontini au Studio des Acacias" par Thibaut Wychowanok – Livre Soukhos, 2021
"Sa peinture convoque des motifs aussi différents que le dieu crocodile Sobek surgissant du Nil, les cow-boys américains, les rites vaudous caribéens et les héros chevaleresques du Moyen Âge européen. Raphaël Barontini peint, ainsi, à la manière d’un apprenti sorcier culturel puisant à toutes les mythologies. Le syncrétisme revendiqué de sa peinture, hétéroclite et anachronique dans son iconographie, chatoyante et baroque dans son esthétique, forme ainsi un univers “avale tout”. Le jeune artiste français originaire d’Italie et de la Guadeloupe se réfère volontiers au concept de “créolisation” de l’écrivain Édouard Glissant. La mise en contact de plusieurs cultures en un endroit du monde – la peinture pour Barontini – envisagée comme une porte ouverte sur des mondes nouveaux, infinis, imprévisibles, dépassant le simple métissage ou la seule synthèse. L’expansion, il en est aussi question dans la forme. Dès sa sortie des Beaux-Arts de Paris en 2009, Barontini délaisse la toile classique pour peindre sur drapeaux, bannières ou vêtements portables. La peinture s’offre la troisième dimension : elle se porte, elle se meut lors de performances, elle contamine tout."
"L’art métissé et baroque de Raphaël Barontini" par Roxana Azimi – Le Monde
"Auteur d’œuvres poétiques mêlant les époques et les identités, le plasticien, qui s’interroge sur l’histoire coloniale, expose des « pièces à porter » au Studio des Acacias, à Paris.
Transformer en œuvre d’art une peau exotique, prisée du monde du luxe et dont le moindre centimètre carré vaut une fortune ? Il y a a priori plus inspirant pour quelqu’un qui s’interroge sur l’histoire coloniale. Raphaël Barontini, 37 ans, a pourtant su tirer parti de huit mois d’une résidence proposée par LVMH et consacrée aux métiers d’art, dans une tannerie de Singapour, Heng Long Leather, spécialisée dans le cuir de crocodile. Convoquant aussi bien les chimères médiévales européennes que le dieu du Nil, Sobek (Soukhos, en grec), mi-homme, mi-crocodile, l’artiste français a exploré le poids symbolique d’un animal adulé, redouté et pourchassé.
Après huit mois en apnée en Asie, dont plusieurs semaines confiné devant sa machine à coudre, il a produit des « pièces à porter », exposées jusqu’à fin juillet au Studio des Acacias, à Paris. Ces selles d’apparat, capes et collerettes n’ont pas vocation à être déclinées en collection. Plus qu’un hymne au luxe, elles sonnent comme un hommage à Sun Ra, ce jazzman cosmique habillé en pharaon, qui, dans les années 1970, voulait sauver les Noirs opprimés sur terre en les envoyant dans l’espace.
Barontini, aux côtés du philosophe antillais Edouard Glissant, chantre de la créolisation, qui a bercé son adolescence. Dans le HLM de Saint-Denis où il a grandi, Raphaël Barontini s’est nourri de contrastes, entre un père d’origine italienne et une mère aux racines bretonnes et antillaises. « Le métissage m’était si naturel, confie-t-il, que, dès que je quittais l’Île-de-France, j’avais l’impression de ne pas vivre dans la même France »."