Majd Abdel Hamid

Majd Abdel Hamid est né en 1988 en Syrie. Il vit et travaille entre Beyrouth et Paris. Il s’est formé à la Malmö Art Academy en Suède en 2010, et à l’International Academy of Palestine (IAAP) de 2007 à 2009. Nommé à la troisième édition du Prix Reiffers Art Initiatives, il est exposé à l’Acacias Art Center du 26 avril au 8 juin 2024.

"Artisans of Sensibility"

Majd Abdel Hamid, 2023

"12 to 23 (end of chapter)"

Majd Abdel Hamid, 2023

"Artisans of Sensibility"

Majd Abdel Hamid, 2023

"It's still too soon to leave"

Majd Abdel Hamid, 2023

Biographie

Sa pratique artistique s’enracine dans le geste lent, répétitif, performatif, incluant la broderie et le point de croix sur des supports en tissu, en contrepoids à la production d’images numériques à grande vitesse et aux pixels.numériques à grande vitesse et aux pixels.
Majd Abdel Hamid travaille en réalité dans une grande variété de médias, y compris la vidéo, l’installation, le dessin et la sculpture, à travers lesquels il explore les thèmes de l’identité nationale et du traumatisme. Son travail a notamment été présenté à Paris+ par Art Basel par la galerie GB Agency (2023), au sein de l’exposition Hirafen à Tunis (2023), au CCA de Glasgow et au Sharjah Art Museum (2022).
Il a participé à plusieurs résidences et ateliers internationaux, dont “March Project” (Sharjah Art Foundation, 2015), “Former West” (Berlin, Allemagne, 2013) et “Truth is Concrete” (Granz, Autriche, 2012). Hamid a travaillé en résidence à la Cité Internationale des Arts à Paris en 2009.

Textes

"Broderie: Majd Abdel Hamid, aux fils du temps"
— Libération, 2022

Majd Abdel Hamid passe tout son temps d’artiste à broder. S’il s’écarte des motifs décoratifs traditionnels et qu’il s’autorise à laisser ses canevas se hérisser de quelques fils mal cousus sur des petits pans de tissus parfois chiffonnés, il n’empêche : l’artiste, né en 1988, se plie aux règles de cet artisanat, dont il reconnaît lui-même, admiratif, qu’il est (ou a été) d’abord l’apanage des femmes. Et qu’elles en ont fait une pratique tout sauf innocente et sainte-nitouche.

Une pratique, qui loin des formats normés des arts académiques (la peinture, le dessin), a pu échapper aux canons esthétiques. Il le rappelle dans un long texte de présentation, au seuil de son exposition à la galerie gb agency (dans le cadre d’une somme de shows individuels, réunis sous le titre global «Dance of Life») : «La broderie est l’un des rares moyens d’expression à exister hors de la structure normative du pouvoir patriarcal.» Une affaire de femmes, donc. Les hommes n’y connaissant rien, elles ont pu faire de la broderie un lieu de liberté, nullement cantonné à l’espace domestique.