
Kenny Dunkan, jeune talent du programme de mentorat 2021
Kenny Dunkan est un jeune artiste français d’origine guadeloupéenne, sélectionné par l’Américain Rashid Johnson pour former le duo « Mentor et Jeune Talent » de Reiffers Art Initiatives en 2021, donnant lieu à l’exposition « NO APOLOGIES ». En mai 2022, ses créations sont également présentées lors de la première exposition collective de Reiffers Art Initiatives, intitulée « DES CORPS LIBRES – Une jeune scène française ». Ancien résident de la Villa Médicis, ce plasticien est un caméléon insaisissable, qui a fait de son corps un média autant qu’un médium.L’artiste expose lors de la première exposition de la collection permanente de Reiffers Art Initiatives, « Les Apparitions ».
Biographie
Textes
“Kenny Dunkan, KEEP GOING!” par Simon Njami
— Galerie Les Filles du Calvaire, 2021
Plutôt que d’être victime de cette fameuse illusion mentionnée par Jeudy, Dunkan préfère en user à son avantage, notamment dans les mises en scène de son propre corps dans une tentative assumée de casser les idées reçues et les visions sexuées du corps noir. Une tentative de déconstruction, de rejet de ces vêtements empruntés à l’histoire et à une forme de mépris pour exister selon ses propres règles et selon sa propre perception de soi. Qui dit perception de soi parle naturellement d’identité.”
“Comment l’artiste Kenny Dunkan renverse la vision du corps noir” par Matthieu Jacquet
— Numéro art, 2021
“Les carnavals intimes de Kenny Dunkan” par Gilles Renault
— Libération, 2021
Parisien depuis qu’il a atteint la majorité, le trentenaire est en effet né en Guadeloupe. Un territoire qui, communément perçu depuis la métropole comme une villégiature bercée par les alizés, n’en garde pas moins ces stigmates de la colonisation et de l’esclavage (…) Kenny Dunkan puise dans son propre vécu une inspiration débridée, aussi bien marquée par les archétypes à la fois festifs et contestataires d’un carnaval qui, ‘à défaut de centre d’art ou de musée’, lui procure ses premières émotions esthétiques, que par ‘une éducation à la fois matriarcale et insulaire’, où une ‘vision déformée du monde’ incite à se protéger de l’extérieur, perçu comme source de danger permanent. A fortiori quand la sphère domestique ressasse les vannes racistes jadis encaissées par un oncle à l’armée. Ou le ‘mythe fondateur’ du viol d’une arrière-grand-mère, employée de la plantation, qui échoua dans la couche du maître. Ce trauma immanent explose aujourd’hui dans deux confessions, imprimées sur de grandes bâches plastifiées, posées par terre, que l’on imaginerait extraites d’un roman, alors qu’elles revêtent un caractère autobiographique : ‘Mon frère et moi étions persuadés que ma mère avait échoué en épousant un Noir. Nous la condamnions ouvertement, la tenant pour responsable de notre apparence disgracieuse.’ Suivi de : ‘Enfant, j’avais l’habitude de prendre des douches interminables au cours desquelles je frottais frénétiquement mon corps avec une brosse à nettoyer le sol. Les poils durs me faisaient un mal fou.’”
“L’univers intime du plasticien Kenny Dunkan dans le podcast L’Oreille est hardie” par Patrice Elie Dit Cosaque
— France Info, 2021
‘Il a su créer son propre univers.’ Bien souvent, on peut lire cette phrase à propos d’un artiste pour évoquer la singularité de son œuvre (et parfois, elle est employée quand on ne sait pas quoi dire de l’artiste ou de son œuvre !). Rien de galvaudé quand il s’agit de Kenny Dunkan. Son travail, ses installations (...) accrochent immanquablement le regard. Les contraires font symbiose, les couleurs explosent, les douleurs s’exposent aussi à travers son art, à travers cette singularité qui fait sa patte : la mixité, la diversité, le mélange des genres comme on dit. Chez Kenny Dunkan, vous trouvez de la photo, de la vidéo, de la peinture, de la sculpture, de l’assemblage d’objets, du collage, de la superposition, des objets en suspension… Bref, un carnaval d’inspirations se bouscule dans la tête du jeune homme avec en point de mire, une volonté de faire syncrétisme de tout ce foisonnement.”